Auvergneskaya

Il aurait été impardonnable, qu'après le succès de son premier roman "La maison du Gagarine", Philippe Russias s'abstienne de nous replonger dans le petit monde qu'il nous a fait découvrir. Aussi prête-il vie une seconde fois à ces auvergnats plus vrai que nature, qu'il campe avec l'habileté détachée et enjouée d'un ethnologue dilettante.

Mais pour l'heure, l'aventure à laquelle il nous convie se veut empreinte d'un exotisme délibéré. Le jumelage d'une commune du Livradois avec un village de Russie revêt, en tant qu'événement culturel, une dimension cosmique. C'est le choc de deux cultures si solidement trempées, qu'avant même le choc des verres, on est en droit de s'attendre à tous les débordements. Car en amitié, l'intransigeance des Auvergnats n'a guère d'égale que celle des Slaves : lente à conquérir, elle est indéfectible une fois accordée.

Un recueil pétillant à consommer cul sec, à la russe.